Après plus de 2 années perturbées par le COVID, qui ont empêché AVEC d’agir sur place, cette année, Maurice
Jomard, notre président, dans son rapport moral et d’activité, a fait le choix de mettre l’accent sur la mission
réalisée à Madagascar par Luc Ravinet et lui-même. Cette mission s’est organisée autour de 2 temps de visites :

1-a Temps consacré aux dispensaires (22-30 novembre 2022)
Maurice et Luc arrivent à Antananarivo le 22 novembre 2022 au soir. Le lendemain, ils assurent avec l’aide d’un
informaticien malgache, la configuration des ordinateurs et des imprimantes ainsi que leur mise en réseau, puis
procèdent à l’implantation des logiciels sur les serveurs, enfin à la préparation et l’identification des cartons pour
le transport vers les 2 dispensaires.

Les 24 et 25 novembre, ils rendent visite à la société MAEXI, pour l’achat des matériels de la maternité
d’Antsiramandroso avec sœur Pauline, infirmière qui dirige ce dispensaire, puis partent pour Marotsiriry avec les
ordinateurs des deux dispensaires. Au passage à Vatomandry ils laissent les matériels pour Antsiramandroso et
ont une discussion avec sœur Antoinette, ancienne trésorière provinciale, sur le bilan de ces 2 années de
COVID, qui ont été aussi marquées par l’arrivée d’un nouveau Conseil provincial. Les routes sont
particulièrement dégradées dès Tananarive, la moyenne du 4X4 oscille entre 20 et 40 km/h.

25-26 novembre : Dispensaire de Marotsiriry
Les équipes et le contexte : Les sœurs soignantes, Noëline (sage-femme), Lanto (infirmière), Gisèle
(laborantine), sont surchargées de travail (dispensaire et communauté). Les sœurs enseignantes
(Développement rural : agriculture, menuiserie et gestion familiale) : Charline et Luisy sont aussi très sollicitées.
La communauté a été déstabilisée un temps par la revendication des terres par le diocèse et un mouvement
« d’obédiences miroirs » mal vécu : Sr Charline part à Mahazoarivo, que quitte Sr Anita pour Marotsiriry.

De plus des problèmes de maintenance sont survenus :

• Electricité : des erreurs de maintenance surtout au dispensaire mais aussi à la maison communautaire
• Eau : le système de pompage est tombé en panne en pleine période de sécheresse

Travail dans le dispensaire : Après l’installation et les tests des matériels informatiques et du réseau WIFI local,
Luc met en œuvre l’informatisation : initialisation de la base de données et formation des sœurs (Pauline,
Noëline, Lanto et Gisèle selon leurs disponibilités)
Maurice et Lanto recensent les besoins d’électricité et les réparations à effectuer en priorité pour le dispensaire
avec l’aide d’un électricien de l’entreprise H.VATO Energie pour préparer des devis.
Visite des équipements agricoles : décortiqueuse de riz, ruches, petit élevage (porcs, volailles) sont en parfaite
activité, mais le barrage est presqu’à sec (cultures de riz et maïs en stand-by)
Les équipements de formation et d’accueil des stagiaires sont en parfait état de marche : la menuiserie a
même été complétée par un local annexe pour le groupe électrogène et des récupérateurs d’eau. Des travaux
sont en cours contre le ruissellement des pluies (murets de protection).
Maurice avec l’aide de stagiaires, contrôle les équipements pour diagnostiquer l’origine de la panne du système
de pompage. Conclusion : le système électrique est opérationnel et la pompe peut être mise en cause il faudra la
remonter et la faire nettoyer et contrôler par un plombier (échange des crépines et contrôle de débit).

27-30 novembre : Brickaville, Tamatave, Antsiramandroso, Ansakaviro
Départ le 27, de Maurice, Luc et Pauline de Marotsiriry à 6h, chargement des cartons au passage à Vatomandry,
puis arrivée vers 12h pour déjeuner avec les sœurs de Brickaville. 14h, départ pour 2h de route meilleure et une
arrivée au Centre Social et Culturel pour Filles de Tamatave vers 16h, échange à notre arrivée avec Srs
Georgine et Blandine, venues nous saluer. Sr Yolande nous rejoint au diner avec la communauté (Srs Odette –
directrice du CCSF, Romaine – responsable des enseignements manuels et Evelyne enseignante d’informatique)
Départ le 28 de Tamatave et après 1h30 de piste, presque meilleure que la nationale, arrivée au dispensaire
d’Antsiramandroso. Déballage des cartons, installation des ordinateurs, de l’imprimante et du routeur WIFI, test
de leur mise en réseau. Visite avec Arthur (l’homme à tout faire) de la nouvelle installation pour l’eau à la suite
des inondations qui ont fait s’écrouler la cavité de pompage. Installation définitive des matériels informatiques
Réception montage et test des premiers matériels de la maternité d’Antsiramandroso avec Sr Pauline (expédition
de MAEXI récupérée à Tamatave)

Départ le 30 de Yolande, Luc et Maurice pour Tamatave pour réception d’une nouvelle arrivée de matériels pour
la maternité, puis retour vers Tananarive.
1-b Visite de la ferme d’Ambohimanamora (2 au 5 décembre)
2 décembre : départ dans l’après-midi de Tananarive pour Ambohimanamora (route facile car en bon état)
3 décembre : point sur les cultures fourragères, le cheptel et la production laitière avec la soeur responsable,
Séraphine, en partie en présence de Sr Henriette.
Constat production végétale : 12 hectares de cultures fourragères : maïs grain et ensilage (3 variétés :
Faneva, Melaka, IRAT 200), soja, avoine, chou, haricot et radis fourragers, arachide, manioc et 6 hectares de
prairies naturelles fauchées : ray-grass, kizozi
Travail employant une vingtaine de familles : labour, fumure (fumier et « biokal » sorte de purin végétal), semis
(semoir ou à la main), traitements naturels notamment insecticide (adygasy et biokal), fauchage, récolte (foin,
ensilage, grain)
Constat production laitière : un cheptel d’une vingtaine de laitières (Pie rouge de Norvège et Holstein)
revendues en boucherie après 7 années de lactation, 2 taureaux, une dizaine de génisses sélectionnées, des
veaux revendus pour la boucherie. Alimentation mixte assurée par les herbages, la production fourragère de la
ferme et des compléments farinés produits sur place ou achetés.

La production laitière d’environ 60.000 litres par an n’est pas encore au niveau escompté dans le plan de
modernisation élaboré en 2016, elle est assurée par 6 bouviers permanents.
4 décembre : contrôle de l’installation électrique de la salle de traite (trayeuses électriques et cuve de
conservation du lait) puis visite et déjeuner à la ferme d’Antsahamanambina (faubourg d’Antsirabe), dont visite de
l’ancien local de production de fromages et prise d’information sur l’équipement électrique de la ferme
Potentialité d’accueil de la fromagerie à Antsahamanambina :
C’est dans cette ferme qu’a débuté l’exploitation laitière et une petite production de fromages. Les fourrages
n’étant pas en quantité suffisante et sans possibilité d’accroître le foncier, la production fromagère est restée
limitée à quelques dizaines de litres transformés plusieurs fois par semaine en fromages vendus à Antsirabe.
Une étude préalable de localisation pour l’unité de production à Antsahamanambina menée en octobre 2019 par
les sœurs : Abeline, Marguerite, Séraphine, Thérèse et Viviane ainsi que Georgine pour animer le groupe de
travail, avait débouché sur un avis très favorable et une première liste des équipements à acquérir.
Le bâtiment existant ne nécessite que peu d’investissements, en effet il possède 2 salles bien aérées pour la
fabrication des fromages avec les prérequis sanitaires nécessaires (carrelage, peintures, plafonds) et des
équipements de stockage (armoires de séchage, réfrigérateurs), ainsi qu’une alimentation électrique existante
bien dimensionnée : des lignes aériennes du JIRAMA (EDF local) alimentant des compteurs en triphasé
(3x220V-60A) et monophasé (220V-40A) protégés par des disjoncteurs.

5 décembre : retour vers Tananarive, puis échange-discussion avec Sr Henriette sur la suite possible du projet
de fromagerie.
1-c Informations de suite de notre visite :
Réparation du système électrique de la salle de traite de la ferme (trayeuses et tank à lait) : après l’envoi des
fonds fin décembre, elle a été réalisée fin janvier 2023 pour un coût de 4.000€.
Mise à niveau et réparation du système électrique du dispensaire de Marotsiriry : réalisées en mars 2023
(coût 12.000€, fonds envoyés fin décembre 2022).
Mise à niveau et réparation du système électrique du dispensaire d’Antsiramandroso : fonds envoyés en
mai (7.000€), le chantier reste à programmer.
Projet en cours pour la fromagerie : L’objectif est de fournir les équipements pour la fabrication de fromages
en utilisant progressivement une part croissante de la production de lait de la ferme (au début 10% soit 500
litres/mois puis montée en charge progressive)
Étape 1 – Le caillage du lait : cuve de pasteurisation et de caillage, électrique et automatisée (200 litres)
Étape 2 – Le travail du caillé, l’égouttage, le moulage et le pressage
Étape 3 – L’affinage : palette galvanisée ou inox, rayonnage, claie, cagette, porte-meule, chariot, sèche-planche,
vitrine de froid, lave-batterie
L’aménagement de deux salles est proposé :
Salle 1 – Le caillage du lait : cuve électrique et automatisée sur roulettes de pasteurisation et de caillage (200
litres – diamètre hors tout 120cm),
Salle 1 – Le travail du caillé, l’égouttage, le moulage et le pressage (tables inox sur roulettes (70cm x 140cm)
Salle 2 – Le saumurage, l’affinage-séchage : rayonnages, claies
État de la réflexion au jour de l’Assemblée Générale : besoin de concerter le lieu et la faisabilité de la
solution « fromagerie » après avoir repris la maitrise des productions végétales et laitière
L’analyse des comptes de résultats de la ferme lors des 2 derniers exercices 2020-2021 et 2021-2022 ont
conduit Alain Coléno (Vice-président) et Maurice à proposer qu’AVEC diffère le projet de fromagerie, en effet, il
faudra au préalable que les sœurs :
Reprennent la maîtrise de la production fourragère : accidents très importants de rendement des
cultures fourragères, notamment maïs (selon Alain et les indications données par Sr Georgine, sans
doute dus à la fonte des semis et à l’arrivée d’un champignon parasite dans le sol),

• Reprennent la maîtrise de la production laitière : baisse des rendements laitiers sans doute liée à
  l’alimentation et au manque de fourrages.
• Dégagent un résultat d’exploitation stabilisé sur au moins les 2 prochains exercices
• Continuent l’instruction du projet afin d’arbitrer sur la localisation et l’alimentation énergétique de la fromagerie.
• Le choix de localisation privilégié par Sr Henriette est à Ambohimanamora malgré les atouts décrits d’Antsahamanambina (un aménagement serait en cours d’évaluation).
• La solution énergétique par alimentation photovoltaïque, privilégiée par les sœurs à Ambohimanamora, nécessite une très forte puissance (la cuve requiert 63A en 220V) pour la seule fabrication (coût probable de l’ordre de 40.000€) alors qu’à Antsahamanambina le réseau JIRAMA (EDF malgache) existe et pourrait couvrir les besoins de fabrication et réfrigération.

Un budget en cours d’estimation et des financements à rechercher : Crédit Agricole Solidaires nous a alloué 2.000€ en novembre 2022. La plus grande part des financements reste donc à rechercher : L’Agence des
Micro Projets pourrait nous suivre au maximum jusqu’à 15.000€ et la région Centre-Val de Loire, au plus à
hauteur de 3.000€. En conséquence, AVEC, n’est au mieux en capacité que de financer le matériel.
L’investissement nécessaire pour démarrer une fromagerie à Ambohimanamora est donc très élevé et son
amortissement est fonction d’un potentiel de commercialisation qui reste à confirmer. Par conséquent, une
solution d’expérimentation à Antsahamanambina apparait plus que raisonnable.

Point 2 : Rapport financier

Maurice commente le compte rendu financier de l’exercice 2022 envoyé à tous les adhérents avec la
convocation. Il souligne, d’une part, un investissement direct, cette année à nouveau dans les dispensaires (Cf.
supra) de près de 14.000€, et d’autre part, en recettes la contribution de 5.000€ de l’association ASEM de La
Grigonnais, qui nous accompagne depuis quelques années dans les projets à Antsiramandroso.
Il indique qu’en moins de 3 ans, AVEC aura investi à Madagascar un peu plus de 54.000€ (29.000 dans les
dispensaires et 25.000 dans la ferme). La trésorerie réelle, au jour de l’Assemblée Générale, est retombée à
141,32€ sur le DAV et 3.100€ sur le livret, dont une grande partie fait l’objet d’engagements pris.
La situation financière d’AVEC est saine, mais sa capacité propre est au plus bas et tout nouveau projet
nécessitera la recherche de financements externes.

Point 3 : Composition et renouvellement du conseil d’administration et du bureau

L’Assemblée Générale acte qu’aucun des membres du conseil d’administration et du bureau n’a souhaité
démissionner de son mandat, donc aucun changement n’intervient et l’Assemblée Générale vote à l’unanimité la
reconduction dans la composition suivante :
Bureau :
M. Maurice JOMARD Président Ingénieur à la retraite
M. Alain COLENO Vice-Président Ingénieur agronome à la retraite
M. Luc RAVINET Vice-Président Médecin généraliste à la retraite
M. Jean LACOIN Secrétaire Ingénieur à la retraite
Mme Sylvaine GAMBART Secrétaire adjointe Employée à la retraite
M. Claude OUALIBANGA-TOLO Trésorier Cadre statisticien
Mme Bernadette BOUCHER Trésorière adjointe Contrôleur de gestion et risques
sont également membres du conseil d’administration :
M. Michel FLAMENT Ingénieur agronome à la retraite
Mme Anne-Lise HERMANN Cadre ressources humaines à la retraite
Mme Sophie PLACHTA Cadre statisticienne
Mme Brigitte PORCHERON Employée à la retraite ;
Mme Aurélia SOLER Employée à la retraite

Point 4 : Vote de résolutions de l’AGO

Toutes les résolutions sont adoptées à l’unanimité : rapport d’activité, comptes et quitus aux trésoriers,
renouvellement des instances d’administration.

Point 5 : Transfert des comptes bancaires à la Caisse Régionale de Crédit Agricole Val de France

Sur proposition du président en concertation avec les trésoriers, Bernadette BOUCHER et Claude
OUALIBANGA-TOLO, l’Assemblée Générale donne son accord pour le transfert des comptes bancaires d’AVEC
depuis la Caisse Régionale de Crédit Agricole d’Ile de France vers l’agence de Chartres de la Caisse Régionale
de Crédit Agricole Val de France.
L’ordre du jour étant épuisé, la réunion s’achève à 12h30.